En France et en Europe, il faut huit emplacements vélos dans tous les trains

Les jours qui viennent seront décisifs pour le couple train et vélo tant au niveau européen qu’au niveau national.

En novembre 2018, dans le cadre de la révision du règlement des droits des voyageurs ferroviaires, le Parlement européen a voté à une large majorité la création huit places pour les vélos non démontés dans tous les trains neufs et rénovés.
Ce qui est remarquable, c’est que ce texte ne conditionne pas son application à des considérations de sécurité ou autres contraintes techniques qui ne sont souvent que des échappatoires.
En 2007, un texte reconnaissant le droit des cyclistes à voyager en train avec leur vélo avait déjà été voté par le parlement européen mais il était accompagné de considérations qui permettaient aux compagnies ferroviaires de s’en exonérer. Ce qu’elles ont souvent fait et pas seulement en France.

Un vote du Parlement européen ne suffit pas. Pour être applicable, le texte doit être négocié avec le Conseil européen (les gouvernements). C’est ce qu’on appelle le trilogue car la Commission européenne s’invite au jeu pour rapprocher les deux parties et aboutir à un texte commun. Car sans accord, le texte est mis à la poubelle, ce qui arrive rarement. Retardé par le confinement le trilogue a repris récemment. La présidence croate souhaiterait un accord d’ici la fin de son mandat (fin juin) repris au second semestre par l’Allemagne. Certains Etats sont favorables à ce nouveau droit pour les cyclistes (l’Autriche, le Luxembourg) mais pas la France. Double jeu : pour le vélo à Paris, contre à Bruxelles?

L’engagement du gouvernement français en faveur du vélo, notamment Elisabeth Borne, va aussi être testé au niveau national. Les efforts des organisations de promotion du vélo pour introduire la création de huit places vélos non démontés dans les trains en France dans la loi d’orientation des mobilités (LOM) ont permis le vote d’un texte qui stipule que « les matériels neufs et rénovés affectés à la réalisation des services ferroviaires de transport de voyageurs … à l’exception des services urbains, prévoient des emplacements destinés au transport de vélos non démontés ».

Mais l’application est renvoyée à un décret qui définira « le nombre minimal d’emplacements à prévoir en fonction des matériels concernés et des services auxquels ils sont affectés. » Il précise les exceptions dérogeant à cette obligation générale ainsi que les conditions de sa mise en œuvre. Nous y sommes. Le projet de décret a été envoyé à la  FUB avec qui nous avons travaillé pour le modifier dans le sens attendu par les cyclistes. La FNAUT, la FUB, FNE, l’AF3V, les Amis de la Nature, CyclotransEurope ont écrit à Elisabeth Borne pour lui signifier que les huit emplacements vélos dans chaque train était non négociable.

Autre initiative, la coalition des organisations de promotion du vélo (FNAUT, FUB, AF3V, FNE, Amis de la Nature, Vélorution, CycloTransEurope MDB-IDF, FNH et bien d’autres) ont aussi écrit une lettre commune à Jean-Pierre Farrandou, président de la SNCF, pour demander à le rencontrer et renouer une concertation régulière.

Enfin, la prochaine Vélorution manifestera dans la bonne humeur pour huit emplacements vélos dans les trains.
CycloTransEurope en sera. Une action aura lieu devant une gare.
Venez nombreux : samedi 4 juillet à 14 h place de la Bastille.

3 avis sur “En France et en Europe, il faut huit emplacements vélos dans tous les trains”

  1. Bonjour,
    Merci pour votre pression sur le gvt. Voyageant régulièrement avec mon vélo, je ne peux que réaliser le criant paradoxe entre la nécessité d’augmenter l’usage du vélo à cause de la crise climatique et le service (et la communication) fourni par la SNCF… Celle-ci se devrait d’être à la pointe dans ladite “transition écologique”. Que peut-on faire à l’échelle individuelle? Écrire à son député? À la SNCF?
    Bien cordialement

  2. Je voyage régulièrement vers la Suisse (TGV Lyria) et avais coutume d’emporter mon vélo. au fil des ans, c’est passé d’un compartiment dédié en bout de train avec crochets, à un emplacement strapontins (10€), puis a plus rien: Il faut démonter son vélo et le mettre sous housse. Un vélo de randonnée, même démonté dépasse largement les dimensions autorisées et les contrôleurs n’ont pas manqué de me le faire remarquer, même si le vélo (roue avant enlevée, pédales démontées, guidon tourné) n’empiétait pas sur le passage. Avec les nouveaux trains à étage, plus moyen de monter du tout. J’ai dû investir dans un VAE pliant très cher pour pouvoir accéder au train, et encore les emplacements à bagages sont peu adaptés…

    Quand on voit les aménagements pour les cyclistes, souvent même disproportionnés (pistes cyclables à Paris, rue de Rivoli etc.) par rapport à leur usage, on se dit que laisser un emplacement pour quelques vélos par train ne serait pas une si grande affaire… 😉

  3. Dernièrement, en semaine, j’ai pris le TGV Paris-Quimper en réservant une place (10 €) pour mon vélo. Un scandale :
    – uniquement 2 places vélo dans ce TGV de 8 voitures,
    – emplacement vélos mis à la place des bagages. Donc en fait, la SNCF ne retire aucun siège pour mettre les 2 vélos et empoche 20 €. Quand je suis arrivée, avec 20 mn d’avance, des valises avaient déjà été mises dans l’emplacement vélo. Il faut dire que le panonceau « vélo » est placé dans un coin et de petite taille. Cela n’est pas étonnant que les voyageurs ne l’aient pas vu. J’ai dû faire appel à un agent de la SNCF pour faire retirer les valises…. que les gens ont aussitôt replacées par-dessus les vélos. Voir photos. Logique, l’autre emplacement bagages, face à celui des vélos, est minuscule et plein avec 4 valises.
    Une famille de 4 personnes ne peut donc pas voyager avec des vélos dans le même train ! Et bien sûr impossible à un groupe constitutif d’une association !

    Nicole Jolly

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